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Les Contes du Shreckk

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Message  shreckk Mar 4 Mai - 9:45

Une de mes passions, en plus du hockey sur glace, de la cuisine, du ciné, des séries US, ..... est le Jeu de Rôles. Vous savez ? le truc où un joueur appelé "Maitre du Jeu" dirige plus ou moins des joueurs à partager une histoire, une aventure, ....
Je joue très très souvent. Et je crée donc une tripotée de personnages : hommes pour la plupart, époque futuriste, médiévale, contemporaine, ambiance historique, d'horreur, de science fiction, ....

Je vous mettrais ci dessous quelques uns des "historiques" de mes personnages. J'aime les étoffer, ne pas les résumer à quelques valeurs numériques.

Je commence donc par mon dernier personnage : Un noble de la cour de Hongrie au temps des Croisades. Le monde est sombre. Les vampires existent (pas les espèces de tarlouses que vous avez vu dans la daube qui s'appelle "Twilight")

Mon nom est Etienne Arpàd, descendant de la lignée prestigieuse des Arpàd, dirigeants du Royaume de Hongrie. Mes ancêtres ayant été des cousins germains de la branche dirigeante, ma famille n’a jamais eu accès au trône de Hongrie. Mes parents m’ont nommé ainsi en souvenir d’Etienne 1er de Hongrie, le fondateur du Royaume. Mes parents étaient de riches bourgeois ayant fait fortune dans le commerce de cuir et de fourrure. Nous vivions directement à Budapest. A 19 ans, j’ai épousé l’amour de ma vie, la belle Ekaterina. Elle était issue d’une famille de riches marchands d’art russe. Nos premières années ensemble ont été les plus belles de ma vie. Après un premier enfant mort à la naissance, nous avons eu le bonheur d’être parent de la douce Svetlana. Je gérais le maigre domaine de mon père qu’il avait pu acheter. A 21 ans, j’ai décidé de partir en Croisade, afin de tenter d’obtenir une reconnaissance officielle, peut être un titre ou un domaine. Quand je suis parti au petit matin sous un ciel chargé, je ne savais pas que ce serait la dernière fois que je voyais ma femme et ma fille vivantes.

En 1147, j’ai donc rejoint la deuxième croisade pour tenter de reprendre le tombeau du Christ aux infidèles. J’ai servi loyalement et courageusement pendant deux ans. Auprès des armées de Conrad III de Hobenstaufen, j’ai combattu près de Contantinople. La force du sang des Arpàd qui coule dans mes veines me rendait impitoyable. Loin de tout repère familial, je devenais parfois plus sanguinaire que ces infidèles. On m’a vite confié un petit régiment dont la spécialité était de traquer les messagers reliant les différentes armées de Nur-ad-Din . Notre tableau de chasse était conséquent. Heureusement pour moi, afin d’éviter de me transformer réellement en monstre de barbarie et de cruauté, je recevais parfois quelques lettres de mon aimée, la belle Ekaterina qui me manquait tant. En 1149, alors que les dissensions et les difficultés grandissaient, j’ai fait partie des rares survivants du siège de Damas, me permettant ainsi de rentrer en mon foyer, avec une recommandation auprès du Roi Béla III de Hongrie. Avant même de pouvoir rejoindre nos foyers, les « survivants de Damas » comme on nous appelait furent conviés au château royal. Là, nous avons tous été récompensés, selon nos états de guerres et nos statuts sociaux. Pour ma part, fini la haute bourgeoisie pour ma famille. On m’a attribué le titre de Baron, quelques milliers de pièces d’argent et la responsabilité du domaine d’où était originaire ma famille, le précédant noble étant décédé il y a peu de raison inconnue, sans laisser d’héritier.

C’est donc un soir de Février 1150 que j’ai enfin pu regagner mon logis, espérant serrer dans mes bras Ekaterina et Svetlana qui avait du bien grandir après mes trois années de guerre. Allait-elle au moins me reconnaitre. Mes quelques cicatrices de combat n’allaient-elles pas effrayé Ekaterina ? C’est la tête pleine de ces questions que je suis rentré chez moi. A la joie des retrouvailles avec mes domestiques a suivi une sorte de malaise, de gêne. Devant mon regard interrogatif et surtout mes questions vis à vis des deux femmes de ma vie, Tatiana, mon ancienne nourrice, m’a pris à l'écart. "Asseyez vous Etienne, car nous avons une terrible nouvelle". Devant mon air inquiet, elle n’a plus pris de pincettes :
- "Svetlana et Ekaterina ne sont plus de ce monde, depuis bientôt un an. Un soir de Décembre, alors qu'elles revenaient en calèche de Budapest accompagnées de deux de vos hommes, ils ont été attaqués au niveau du Bois aux Pendus. Ce sont des paysans qui ont retrouvés l'attelage au petit matin. Le cheval avait été relâché. Les corps de vos deux gardes étaient là, éventrés par la mâchoire d'une bête immense. Ours ou loup, personne n'a jamais pu le savoir. Le corps de Svetlana était là, baignant dans son sang, la gorge arrachée.
- Et Ekaterina ??? Où est elle ????
- Etienne, nous n'avons jamais retrouvé son corps. Une partie de ses vêtements était sur place, mais pas la totalité. Ils étaient couverts de sang
- Mais elle est vivante alors !!!!
- Etienne, nous avons fait fouiller le bois et les environs par les meilleurs chasseurs et pisteurs de la région. Rien. La disparation de votre aimée pourrait être liée à une attaque de brigands. Mais les morsures sur vos gardes.... Cela fait plutôt penser à des bêtes. Mais jamais un animal n'a enlevé un humain"

La guerre, les combats, toute l'horreur que j'ai pu voir ou causer, rien ne m'avait préparé à ça. J’ai fondu d'abord en larmes, puis dans des accès de colère. Je suis resté deux jours durant dans notre chambre, avant d'aller enfin me recueillir sur leurs tombes. Mais je me suis refusé à le croire. J'ai tout repris à zéro, allant inspecter les lieux de l'attaque, mais un an s'était écoulé. Malgré l'argent que j'ai pu y dépenser, rien n'y a fait. J'ai fait retourner le bois. Encore et encore, J'ai fait fouiller dans les bordels de Budapest et des environs.... Rien, aucune trace, rien de rien.... Ce qui a suivi après est noyé dans un brouillard. Brouillard d'alcool. Brouillard d'opium que j'avais connu à St Jean d'Acre. Je me souviens avoir pris le contrôle de mon nouveau domaine, avoir rencontré mes gens. Vladislav Ferenczi était l'intendant en charge de gérer le domaine en attendant la venue d'un nouveau seigneur. Dans mon état, je lui ai laissé continuer la gérance. Mon domaine a dépéri à la même vitesse que moi. Mes gens se plaignaient de leurs conditions de vie, des impôts, …. Je ne les entendais qu’à travers un brouillard. Moi, l’ancien fier Chevalier de la lignée Arpàd, je n’étais plus qu’une loque. Jusqu’à ce que je reçoive un colis annonçant mon renouveau.

Un jour, alors que je siégeais à écouter les doléances de deux paysans se querellant pour une sombre histoire de vache malade, un garde m’a apporté une grande corbeille en osier. Quand je l’ai ouvert, j’ai d’abord vu deux têtes tranchées. Avant d’aller plus loin j’ai fait sortir avec force les deux paysans. Une fois seul, j’ai sorti les deux macabres présents. L’une des deux était celle de Vladislav, et l’autre celle du Comte Lukacs, un noble du coin que j’avais croisé une fois ou deux. Mais ce n’est pas les deux têtes qui m’ont le plus troublé. Mais plutôt la lettre qui les accompagnait. Une écriture fine avait noté en lettre de sang « Vladislav détournait une partie de tes comptes vers le domaine de ce chien ». En voyant ces mots, j’ai laissé tomber la panière au sol, laissant s’échapper les deux têtes ainsi que deux gros livres, que j’ai reconnu plus tard comme étant les livres de comptes. Je me suis précipité dans ma chambre et j’ai ressorti les lettres d’Ekaterina. L’écriture de sang bien que plus grossière ressemblait étrangement. Même courbe sur certaines lettres, même façon de ponctuer les phrases… Mais comment était ce possible ? Je suis resté ainsi tout l’après midi, à comparer les deux lettres, à tenter de sentir la lettre, voir si je reconnaissais une lointaine effluve.

Le lendemain matin de bonne heure, j’ai repris les choses en main. Cette lettre avait agi comme un coup de fouet sur mon envie de vivre un peu endormie par mes excès. J’ai fait rassembler tous mes hommes de confiance, leur montrant la tête de Vladislav. « Ce chien me trahissait et vidait mes comptes. Le prochain que je surprends à faire de même sera donné à manger à mes molosses. ». Dans la journée, j’ai fait vider les quartiers de Vladislav, faisant bruler ces affaires devant le château. Suite à cela, j’ai tenté de relancer mes recherches. Fouillant encore et encore le Bois aux Pendus. En parallèle, j’ai repris la gestion entière du domaine, aidé par le vieil Isaac, l’homme de confiance de mon père que j’avais malheureusement mis de coté, faisant trop confiance au chien qui m’avait trahi. Après quelques mois, j’ai reçu une nouvelle lettre « Je suis heureuse de ton rétablissement. Rends-moi fière d’avoir été ton épouse. Mais ne me cherches plus, je t’en prie ».J’ai fini de lire cette lettre les yeux en larmes. Quelqu’un se jouait il de moi ? Comment était ce possible ? Ekaterina était vivante ? Quelqu’un imitait il son écriture ? J’ai tout brisé dans ma chambre de colère mais surtout de dépit. Il fallait que je trouve qui se jouait ainsi de moi. J’ai repris les recherches de plus belle, jusqu’à une sombre nuit.

Un soir, alors que j’étais seul dans la salle à manger, éreinté par la longue journée de cheval que j’avais fait à chercher de droite et de gauche, quelqu’un a frappé à la porte se trouvant dans mon dos. Attendant le retour d’un des domestiques devant débarrasser la table, j’ai hurlé un « Entrez » sans me retourner. Ces instants sont gravés à jamais dans ma mémoire. J’ai entendu la porte s’ouvrir, puis se refermer. Puis une voix qui m’a glacé le sang a prononcé ces mots précis « En écrivant ces mots, je savais pertinemment que tu n’arrêterais pas. Que tu continuerais à me chercher, même au-delà de la mort. Ton amour pour moi et le sang qui coule dans tes veines vont au-delà du trépas. » Je me suis retrouvé coincé sur ma chaise, comme paralysé, n’osant pas tourner la tête. J’aurais reconnu cette voix au milieu d’une foule ou d’une bataille. J’ai bredouillé « Ekaterina ? » sans oser me retourner. Après une poignée de secondes qui m’a semblé durer une éternité, je me suis enfin levé et je me suis retourné. Elle était là, devant moi, en chair et en os, pas un vulgaire fantôme ou une apparition. Elle était encore plus belle qu’avant mon départ pour la Terre Sainte. Sa beauté me transperçait, me mettant à nu. « Sèches tes larmes Etienne. Et serre moi contre toi » Je me suis précipité pour la soulever du sol, la serrant dans mes bras, embrassant ses mains, ses joues, son front… « Mais comment ? Pourquoi ?... » D’un doigt léger sur mes lèvres, elle m’a fait taire. « Tu auras les réponses en temps et en heure. Je ne peux pas rester ce soir, mais je reviendrais te voir souvent. Personne ne doit le savoir. Pour tout le monde, je suis morte, il faut que ça reste ainsi. » Mes yeux ne pouvaient pas se détourner de sa beauté. Elle m’hypnotisait, me fascinait. « J’ai une mission pour toi mon amour. De Baron, tu devras devenir Comte. Reprends les terres de Lukacs. Des amis à moi pourront t’aider à te faire recevoir par le Roi. Une fois que tu y seras parvenu, je reviendrais à toi et je te récompenserais » Après une dernière étreinte, elle m’a quitté, me laissant seul avec mes doutes, mes questions, mes désirs.

Dès le lendemain, je me suis attelé à la tâche qu’elle m’avait confiée. J’ai continué à clarifier les livres de compte de mon domaine. Puis je me suis servi des livres de Lukacs qu’Ekaterina m’avait offert, cherchant à comprendre les tenants et les aboutissants. Je me suis ensuite rendu régulièrement sur son domaine, rencontrer ses serfs. La reprise en main a été longue. Cela a pris près de 8 ans. Le destin m’a alors donné un coup de main. Depuis des mois, une bande de brigands terrorisaient les habitants du Comté. J’ai alors organisé une embuscade déguisée sous forme d’une caravane de riches marchands. L’escarmouche a été rapide et sanglante. Nous avons gardé en vie un des malandrins qui après de longues minutes de « négociation » nous a conduit vers leur quartier général. Nous avons occis là les derniers gredins qui s’y reposaient. Nous avons pu mettre la main sur un immense butin. Or, argent, objets d’arts, … Je n’ai laissé aucun de mes hommes se servir. Tout ce butin allait me servir à m’introduire à la Cour du Roi. J’ai donc fait rapatrier l’intégralité du magot ainsi que le prisonnier dans mon donjon. J’ai ensuite demandé une entrevue au Roi. Il m’a fallu attendre deux mois avant que ma demande soit exaucée. Je me suis alors rendu au Palais accompagné de l’intégralité du butin récupéré aux brigands, notre prisonnier ainsi que les livres de compte. Après les courtoisies de rigueur, j’ai annoncé clairement mes souhaits : « Votre majesté, je viens faire reconnaitre le sang qui coule dans mes veines et mon affiliation à la lignée Arpàd. Je viens vous offrir le butin récupéré à ces brigands qui terrorisaient le Comté depuis des mois, ainsi qu’un des prisonniers. Je tiens à vous confier les livres de comptes du précédent Comte Lukacs. Vous verrez que depuis que j’ai repris ça en main, les impôts collectés et les finances sont plus stables. Ce que je souhaite en échange de tout ceci ? Le titre de Comte et la responsabilité du domaine. » Devant mon air si sûr de moi, un léger doute a plané. « Veuillez vous retirer, nous vous tiendrons au courant. »

Je me suis retiré et j’ai patienté de longues heures. Au bout d’un moment, un valet est venu me chercher et m’a guidé vers une pièce à part. Là, le roi ainsi qu’un de ses conseillers m’attendaient. Une lettre était ouverte sur la table. « Seigneur Etienne, je ne peux qu’être admiratif devant votre fougue et votre envie. Vous êtes un des rares survivants de Damas. Vous avez redressé un domaine qui était sur le déclin. Et comme vous l’avez si justement mentionné, le sang de nos ancêtres coule en vos veines. Tout ceci aurait pu être nécessaire mais pas suffisant pour votre accession au titre de Comte. Mais on vient de me remettre un courrier qui appuie votre souhait. » J’ai vu alors un petit sourire aux coins des lèvres de la personne qui ne s’était pas présentée. « Nous organiserons ça de façon officielle sous peu. Attendez vous cependant à quelques tensions lors de la réception. Tous ne seront pas heureux de votre ascension. » Quinze jours plus tard, une grande soirée était organisée au Palais. Tatiana m’avait fait préparer un superbe habit de soirée. Toute la noblesse des environs était présente. Certains me félicitant par avance à demi mots, d’autres affichant clairement leur mépris ou leur indifférence. Mais tout ceci a été éclipsé en un clin d’œil. Au détour d’un pilier, je l’ai vu. Ekaterina. Ou du moins quelqu’un lui ressemblant. Les mêmes yeux, le même port de tête, mais un visage un peu plus mince, et des cheveux aussi bruns qu’elle pouvait être blonde. Ce sont ses yeux qui m’ont happé en elle. Et quand, passant près de moi, elle a murmuré « Je suis si fière de toi mon amour » j’ai su que c’était elle. Emporté par la foule, je ne l’ai pas revu de suite. Mon investiture s’est déroulée dans un songe. Pendant que notre Roi me parlait, je n’avais d’yeux que pour la foule, pour tenter de capter son regard à nouveau. A la fin de cérémonie, un garçon de salle m’a donné un petit mot « Profites de cette soirée. Je t’attendrais chez nous »

Ce qui s’est passé ensuite, je ne peux l’écrire. Cela a été mes retrouvailles avec Ekaterina qui avait retrouvé sa blondeur, le pacte qu’elle m’a proposé, mon Etreinte, mon apprentissage, mon changement. Ceci doit rester entre elle et moi. Je l’ai retrouvée, et c’est tout ce qui m’importe. Notre nouvelle nature nous empêche d’être ensemble trop souvent. Mais nous avons dorénavant l’éternité pour nous aimer. Donc pourquoi se presser ?

Si ça vous plait, j'en mettrais d'autres, j'en ai de pleins classeurs d'histoires Embarassed


Dernière édition par shreckk le Mar 4 Mai - 13:24, édité 1 fois
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Les Contes du Shreckk Empty si tu traites les vampires ...

Message  Admin Mar 4 Mai - 10:06

... de tarlouzes, j'en connais une qui va te voler dans les plumes ... alien
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Message  Admin Mar 4 Mai - 10:23

chapeau pour cette prose ... ! Très sympa à lire (juste une coquille dans la deuxième date de ton texte tu passes de 1147 à 1949)
Vraiment excellent ... Tu n'as jamais essayé de publier ?
alien
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Message  shreckk Mar 4 Mai - 10:45

Il n'y a pas de coquilles. La Croisade a duré plusieurs années. Etienne Arpàd s'y est rendu en 1147, et en 1149, ça a été plus ou moins la fin de la Croisade, avec le siège de Damas.

Publier.... un rêve secret.... mais bon.... Faut du courage et beaucoup de temps, et du talent surtout.

Et oui, les créatures de Twilight sont tout : des tarlouses, des n'importe quoi, mais SURTOUT PAS des vampires !!!

"Nous, on brille au soleil......" Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad Le soleil, ça tue les vampires, sauf les très très anciens. En film de Vampire, il y a Dracula de Coppola, Entretien avec un Vampire, Vampires de John Carpenter.... Où c'est des vrais vampires, des montres, des buveurs de sang, des prédateurs !!!!

Pas de jeunes éphèbes imberbes !!!!
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Les Contes du Shreckk Empty Alexandre Della Rosa

Message  shreckk Mar 4 Mai - 10:58

Voici l'histoire d'un personnage que je n'ai même jamais joué. J'ai crée ce personnage et ... le jeu est tombé à l'eau. Ici, cadre différent. New York, les années 90, le milieu des immigrés italiens

Mon nom est Alexandre Della Rosa et voici l’histoire de ma vie, l’histoire d’un homme à qui la gloire avait tout amené et à qui l’alcool prit tout.

Mon manque d’assiduité en classe avait le don de désespérer mon père qui aurait aimé me voir embrasser une carrière un peu plus respectable que sa carrière de mécanicien.
Les nombreuses bagarres auxquelles je participais eurent l’avantage de m’endurcir le caractère. Un jour, le « vieux Roberto », ayant remarqué mes nombreux bleus, me proposa de venir m’entraîner dans sa salle de boxe.
Au début, ce fut pour moi comme un jeu. Puis avec le temps, je me pris de passion pour ce sport. Je commençai alors à disputer quelques matchs, sous la tutelle du « vieux Roberto ». J’en perdis quelques-uns, mais à force de courage et de hargne, je m’accrochai et commençai à gagner de plus en plus de matchs

Je gagnai mon premier titre à l’age de 16 ans. Je devins champion du district. Parfois je voyais Luigi Ricco, un des « chefs » du quartier, venir voir Roberto avant certains matchs. Roberto venait alors nous voir et nous disait par exemple : « Ce serait bien que tu tombes à la 3ème reprise ». Après le combat, quand nous revenions dans le vestiaire, si nous avions été bien « sage », une belle enveloppe nous attendait. C’est malhonnête je l’avoue, mais tout le monde y trouvait son compte. Sauf les infortunés qui misaient sur le mauvais cheval.

Avec le succès vinrent les femmes. Tel un jeune loup, je me délectais des charmes de mes supportrices. Après quelques années passées ainsi à batifoler à droite et à gauche, je finis par rencontrer la femme de ma vie : Mary. Je l’épousai le 25 juin 1977.
J’eus encore quelques années de succès après mon mariage. Le 26 décembre 1980, ma femme me donna le plus beau des cadeaux de Noël : ma petite Lindsay, mon petit bout de femme. J’étais alors le plus heureux des hommes.
Mais après quelques années, ma gloire déclina. Et au fur et à mesure que ma popularité descendait, mon amour de la bouteille augmentait. Au bar qui se tenait près de la salle, j’avais rencontré quelques « amis » boxeurs irlandais qui me firent connaître le whisky et me le firent aimer.

Je rentrais parfois ivre à la maison, tard dans la nuit. Je n’avais même plus conscience de la douleur de ma femme. Ma descente aux enfers fut longue. Elle ne cessa même pas lorsque je fis la plus grosse erreur de ma vie.

Le 14 juin 1992, nous dînions chez des amis. Après le repas, je décidai de prendre le volant pour rentrer. Ils habitaient en dehors de NY, dans une belle petite bourgade. Toute la soirée, j’avais côtoyé ma meilleure amie : la bouteille. Je me sentais un peu grisé en partant, mais tout à fait en état de conduire. Mon esprit le pensait peut-être, mais pas mon corps. Dans un virage, alors que ma femme dormait sur son siège, je m’assoupis. La seule chose dont je me souvienne est le bruit de la tôle de la voiture qui racla contre la rambarde, puis une sensation de chute.

Je me réveillai à l’hôpital un mois plus tard. Le médecin m’expliqua que la voiture avait sauté un virage, percuté un arbre avant de s’écraser sur le toit une quinzaine de mètres en contrebas de la route. Ma femme et ma fille étaient mortes sur le coup. Quand à moi, je venais de sortir d’un mois de coma. Bilan : épaule gauche démise, tibia gauche brisé et de nombreuses coupures et ecchymoses.
Je restai quelques temps à l’hôpital, à réfléchir, à me dire « Pourquoi je ne suis pas parti avec elles ? ». Quand je pus rentrer chez moi, je me mis à traîner, à errer de bar en bar. Evidemment la boxe m’abandonna. Mes quelques amis me lâchaient peu à peu. Je tombais au fond sans pouvoir trouver un appui sur lequel m’appuyer pour remonter à la surface.

Ma planche de salut se matérialisa au bout de mes poings un soir de février 1994. Alors que je sortais de « Chez Joe », titubant plus ou moins comme à mon habitude, quelqu’un me bourra contre un mur en courant. Je m’affalai dans un tas d’ordures, lorsque je sentis passer deux formes suivant la première. Au bout de quelques secondes j’entendis des bruits qui avaient marqué ma jeunesse : le bruit de poing frappant la chair. Je me relevai tant bien que mal et je vis deux hommes penchés au dessus d’un gamin, en train de le bastonner à coups de poings et de pieds. Je me dirigeai vers eux. Cette scène et l’air froid me dégrisa rapidement. Je poussai violemment l’un deux contre le mur. Ils devaient avoir une trentaine d’années alors que le gamin au sol devait à peine avoir 16 ans. Et là, les réflexes, un peu émoussés certes, se remirent doucement en marche. L’un des deux partit en courant, tandis que l’autre au sol, saignait abondamment du nez.
Je me penchai sur le gamin, qui était lui aussi bien amoché. Je lui demandai son nom et où il habitait. Il me murmura « Peter Ricco, j’habite au 15 de la 25ème rue ». Je le pris dans mes bras tant bien que mal et me dirigeai vers son domicile.
Une fois arrivé, je sonnai, une femme vient m’ouvrir et appela aussitôt du monde dans la maison. Des hommes vinrent et me prirent l’enfant des bras. Une femme m’emmena une chaise afin que je puisse m’asseoir. Puis quelqu’un remarqua que quelques estafilades couvraient mes avant bras. Apparemment l’un des malfrats devait avoir un couteau. On me fit me déshabiller, on me lava les avant bras et on pansa mes plaies.

Je vis alors descendre de l’étage, celui qui devint mon sauveur : Luigi Ricco. Sans le savoir, je venais de lui ramener son petit fils. Il m’invita à aller me coucher et dormir dans une des chambres de l’étage. Le lendemain, il m’attendait dans la cuisine. Il m’avait fait préparer un bon café noir, histoire de me remettre toutes les idées en place. Une fois lavé et habillé, des habits propres m’attendaient au pied du lit, nous partîmes nous promener dans le quartier. Nous avons beaucoup discuté ce matin là. Nous parlâmes de ma carrière, de l’argent qu’il avait gagné grâce à moi, de mon accident,… Nous passâmes devant la vielle salle de boxe de Roberto. Depuis plus d’un an, elle était à l’abandon, en fait depuis la mort de Roberto. J’appris tout ça le même matin. Mes absences alcooliques comme je les appelais, m’avaient occulté plus d’un an de la vie de mon quartier et de mes amis.

M. Ricco me dit alors : « Alex, reviens me voir dans un mois. D’ici là, tu ne touches pas une goutte d’alcool. Et alors on s’occupera de ton avenir. Luigi Ricco sait aider ceux qu’il apprécie et qui l’ont aidé. ». En arrivant, complètement remis à neuf, je jetais toutes les bouteilles que je trouvais. Je tins ainsi près d’une semaine. Au bout d’une semaine, je flanchai et je fini au bar au pied de chez moi. Lorsque je ressortis, je fus nez à nez avec 2 hommes qui me chargèrent malgré moi dans une grosse voiture. Je reconnus difficilement la route. Je filais droit chez Luigi.. Les 2 hommes me firent sortir de la voiture et entrer dans la maison. Là, Luigi m’attendait : « Alex, puisque tu n’arrives pas à tenir seul, je vais t’aider. ».

Je finis donc par loger à temps plein chez Luigi. Après de longues semaines d’abstinences, je finis par sortir du tunnel. Un matin, tandis que je me promenais avec Luigi comme à notre habitude, nous nous arrêtâmes devant la vieille salle : « Voilà ton nouveau chez toi. Taches de bien t’en occuper. »
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Les Contes du Shreckk Empty Peter Masson

Message  shreckk Mar 4 Mai - 11:06

Voici un autre personnage : Peter Masson, vétéran de l'armée américaine. Le jeu se passe aux USA, dans les années 2000.

Mon nom est Peter Masson. Etant donné ma carrure imposante, on me surnomme Peter « The Mace » Masson. Je suis né le 25 Avril 1975 en banlieue de Scranton en Pennsylvanie. Mes études ont été vite achevées. Je n’étais pas fait pour ça. Doué en sport, mais cancre en sciences et lettres, j’ai essayé d’intégrer une équipe universitaire de hockey ou de foot. Mais n’ayant pas de succès aux examens d’entrée, je me suis tourné vers le seul métier où on ne m’en demandait pas trop : soldat. Les conflits récents en Irak et en Europe m’ont donné envie d’aller y rendre service. J’ai donc rejoint le corps de l’US Army. Suite à ma candidature, j’ai rejoins la base de Fort Brag en Caroline du Nord. Cette base est spécialisée dans les unités aéroportées. J’ai donc pu rejoindre le 3rf SFG au sein des Special Forces en tant que simple soldat. Puis avec le temps et mes bons résultats, j’ai pu obtenir le grade de First Sergent.

Lors d'une mission en territoire ennemi (en pleine Afrique Sub Saharienne), notre hélicoptère a été descendu par un tir de roquette dans le rotor de queue. John le pilote a réussi à nous poser non sans y laisser la vie. Le temps que nous reprenions connaissance, l'hélico était encerclé d'ennemis en nombre largement supérieur au notre. Notre équipe (Le 1st Lieutenant Travis Richter, le second Sergent Major, et deux Caporaux) a donc été capturée. Devant le nombre, leur acharnement et leur armement, nous avons jugé plus utile de ne pas opposer de résistance.

Nous avons été cagoulés, attachés et emmenés dans un lieu inconnu. Une fois sur place, nous avons été filmés et pris en photo avec les journaux du jour. Nous en avons déduits que notre sort pouvait être négocié. Nos visages ont été diffusés sur les tous les médias du monde. L'attente a alors débuté.

Après une tentative ratée, un des Caporaux et le Sergent Major ont été capturés et exécutés devant caméras. Nous avons été longuement torturés. Le deuxième Caporal n'y a pas résisté. Il est décédé après trois semaines de maltraitance et malnutrition. Régulièrement nous étions changés de lieux. Malgré tout ce qu'ils m'ont faire subir, je n'ai jamais cédé. Le Lieutenant a tenu lui aussi. Ils lui ont brisé les deux jambes pour le faire parler, pour donner des renseignements sur nos bases d'opérations, sur nos moyens de communication..... Il a résisté.

Après plus de trois mois de captivité, j'ai trouvé l'occasion de nous échapper. Profitant d'un relâchement de la sécurité, j'ai saisi ma chance. Après m'être précipité sur mon garde pour lui briser la nuque, j'ai récupéré ses clés et son AK-47. J'ai demandé au Lieutenant de m'attendre. Le temps que je dégage la voie. Je me suis faufilé à l'extérieur. Et là, sans la moindre pitié, j'ai tué tous nos bourreaux et nos geôliers que je croisais. Chaque fois que je tuais un de ces hommes, je revoyais le visage de nos amis décédés.

Quand la voie a été dégagée, je suis retourné chercher le Lieutenant, le chargeant sur mes épaules. J'avais pris le temps de remplir une besace de quelques vivres et munitions. Nous avons erré sur les routes pendant encore deux semaines avant de tomber sur une patrouille US. Nous avons d'abord été soignés, nourris et remis sur pied avant d'être débriefées.

Notre retour au pays a été fait sous les acclamations du public et de la famille qui nous attendaient sur la piste d'atterrissage de la base de Fort Bragg. Le Lieutenant Richter a été promu au grade de Capitaine, maigre compensation pour les deux jambes qu’il y a laissé. Depuis, il vit sur une chaise roulante. Il garde l’espoir de pouvoir remarcher un jour. Pour ma part, j'ai été promu Sergent Major. Nous avons été décorés tous les deux de la Purple Heart. J'ai reçu également la Silver Star pour avoir sauvé le Lieutenant et nous avoir extirpé des griffes de l'ennemi.

Suite à cela, j'ai décidé de me retirer de l'armée. Malgré les hautes recommandations dont je bénéficiais, j'ai souhaité quitter le monde militaire pour un temps. Après en avoir discuté longuement avec le staff de commandement, avec les psychologues qu'on m'a présenté, j'ai réussi à obtenir une permission longue durée de 3 ans, chose extrêmement rare.

J'ai donc décidé de partir sur les routes. Pour tenter de me reconstruire. Leurs tortures n'avaient pas brisé mon corps, ni mon esprit et mon dévouement pour la Bannière Etoilée. Mais au fond de moi, j'étais ébranlé. Je revois souvent les hommes de notre groupe abattu devant mes yeux. Je suis donc parti sur les routes, vivant de petits boulots. J'ai été roadie de Metallica pendant un moment, videur de boite de nuit, ... Mais là, le Capitaine Richter insiste pour que je reprenne du service. Il a un job de Sergent Instructeur sur Fort Brag qui m'attend. Mon boulot consisterait à former les futurs Bérets Verts. Mais je ne sens pas encore prêt pour ça. Il faut que j’y réfléchisse.

Ma célébrité dure encore. Nombreux sont ceux à me reconnaitre. Nos photos ont tellement été diffusées dans les journaux. De plus, 3 mois de captivité et près d’un mois à errer sur les routes, beaucoup nous croyaient morts. Beaucoup de gens m’abordent pour me féliciter, pour m’encourager, pour me demander comment c’était, … Selon les périodes, il m’arrive de vouloir me cacher, me laissant pousser la barbe et les cheveux. Mais chasser le naturel, il revient au galop. La coupe courte et les joues rasées de près reprennent vite le dessus.

Je ne peux pas en vouloir à ces gens d’être curieux. Mais qu’ils me parlent d’autre chose. Me remémorer ces souvenirs est parfois extrêmement pesant. C’est pour cela que j’ai coupé la majorité des liens que j’avais avec ma famille et mes amis. Mon seul contact au sein de l’US Army reste le Capitaine Richter.

La vie est bizarre. Bien que je sois dorénavant un civil et que plusieurs fois le Capitaine m’ait demandé de l’appeler par son prénom vu ce que nous avions traversé, il reste pour moi le Capitaine Richter, mon supérieur hiérarchique.

Mes affaires se résument à deux ou trois sacs que je fais rapatrier lorsque je trouve un endroit où me poser. Ma Harley est mon seul moyen de locomotion et mon seul luxe.
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Les Contes du Shreckk Empty Evangéline

Message  shreckk Mar 4 Mai - 11:13

Alors voici un cas à part. Sur un jeu Online, j'avais crée une belle paladine (une sorte de guerrière de type Croisé, Templier, ...) dans une ambiance donc médiévale fantastique.

Et parfois entre les parties, je faisais de petits billets sur la vie d'Evangéline. Les noms des personnages dans les histoires qui suivent sont donc les noms des autres joueurs ou joueuses que je côtoyais sur le net.

Depuis, ce personnage d'Evangéline a inspiré un personnage que j'incarne en Jeu de Rôles.

Voici quelques tranches de sa vie :

En ce petit matin ensoleillé, Evangéline se réveille doucement. Hier soir, il lui a fallu affronter les dangers des Profondeurs du Mont Blackrock. De longues courses, de grands combats. Elle s’assoit sur sa couche, s’étire doucement. Dans la cuisine à l’étage en dessous, elle entend ses deux protecteurs qui se chamaillent. A priori, le pain de Shreckk aurait été trop cuit par Miltiades. Ah ces deux là !!! Shreckk lui fait penser parfois à son ami Pilz, aussi ronchon l’un que l’autre.

Dans un coin de sa chambre, Evangéline découvre une cuvette d’eau fraîche, et sur le poêle, une bouilloire. Elle quitte doucement sa nuisette et profite de ces moments de calme pour prendre soin d’elle. L’eau fraîche sur le visage lui fait beaucoup de bien. Tout en se débarbouillant, elle pense aux deux hommes qui font vaciller son cœur. Le premier, Drakos, a eu l’avantage d’être attentionné dès le début. Mais maintenant qu’elle le connaît mieux, elle se rend compte à quel point il est volage. Elle est sûre qu’elle va souffrir avec lui. Il sera toujours à vouloir se jeter entre les cuisses de la première femme qu’il croisera. L’autre bel homme qui fait palpiter son petit cœur est le beau Zatoychi. Il est évident qu’il en impose plus que Drakos. Plus viril, un peu voyou. Et pour le peu qu’elle le connaisse, il ne semble pas être volage. Et quand il est habillé tout de noir, cela lui fait de drôles de choses dans son petit ventre de jeune femme.

Pendant ce temps là dans la cuisine, Miltiades et Shreckk discutent à voix basse de la « petite » comme ils l’appellent.
- « C’est vrai qu’elle a vite grandi, dit Shreckk
- Tu te souviens quand on l’a recueilli à l’orphelinat ? lui répond Miltiades
- Elle était si petite, elle semblait si fragile.
- Tu penses que le manque d’une mère ne lui a pas trop fait défaut.
- Ben pourtant il y en a eu des femmes ici !!!
- Voyons Shreckk, je ne te parle des filles que tu ramenais ici pour les culbuter. Je parle d’une véritable mère.
- Bofff peut être, mais maintenant il est un peu tard pour en discuter. Ce qui est fait est fait.
- Chut tais toi, je l’entends qui descend. »

Evangéline, toute de frais vêtue dans une robe d’intérieur qui sent bon les fleurs, et le visage illuminé par son beau sourire, pénètre dans la cuisine, embrasse ses deux pères, et s’assoie à table, devant un grand bol de lait, et une tranche de pain grillée. Qu’elle est belle du haut de ses 23 printemps. Elle se lance dans le récit de ses exploits de la veille. Dask les a très bien guidé dans les méandres de ce sinistre donjon. Marada, Lollypop et Talhen s’en sont bien tirés eux aussi. Evangéline aime bien Marada, elles ont affrontés beaucoup de dangers ensemble. Parcourant les même prairies, affrontant les mêmes monstres. Ah cette gnominette comme l’appelle affectueusement Evangéline !!!

Que va-t-elle faire aujourd’hui ? Sûrement harceler encore un peu Pilz. C’est son nouveau jeu. Elle adore lui quémander quelques pièces d’or. A chaque fois, il invente de nouvelles excuses pour refuser. Elle adore ce coté nain bourru. Cela lui rappelle tellement Shreckk. De plus, Pilz est un ami du beau Zatoychi. Rien que d’y songer, un petit sourire naît au coin de ses lèvres. « A qui penses tu encore beauté ? – A personne Shreckk, à personne »

Elle s’empresse de préparer ses affaires, monte s’habiller dans sa chambre, puis se précipite à l’extérieur de la maison, prête à dévorer le monde. « Où vas-tu mon cœur ? » s’inquiète Miltiades. « Là où le vent me portera » lui répond Evangéline. Shreckk de la cuisine entend son petit rire cristallin s’éloigner peu à peu.

Dans sa chambre, Evangéline pleure. Elle est couchée sur son lit. A ses pieds, en boule, se trouve une robe blanche. Si Arius voyait sa création ainsi jetée négligemment par terre, que dirait il ? Pourtant les amies d’Evangéline l’avaient prévenue. Marada lui avait bien répété de ne pas commander de robe de mariée tant qu’elle n’était pas au moins fiancée. Que cela lui porterait malheur. Et là, elle pleure sur sa tristesse, sur son cœur brisé, sur son manque d’amour. Elle avait déjà tout imaginé : Miltiades la menant à l’autel, devant Arius qui officierait. Avant la cérémonie, elle s’agenouillerait devant Dask pour lui demander sa bénédiction en tant qu’officier de la Guilde et surtout en tant que Seigneur Paladin, … Mais là rien, plus rien. Ses larmes semblent ne plus se tarir.

Au bout d’un moment, une petite main toque à la porte. « Mon cœur, laisse nous rentrer » demande Miltiades. Derrière lui dans le couloir, Shreckk n’en mène pas large. Lui si fort, si bourru d’habitude, ne sais plus où se mettre. Après de longues et interminables minutes d’attente, la porte s’ouvre enfin. Evangéline se tient là, les épaules affaissées, les yeux rougis d’avoir tant pleuré. Sur ses joues, un rayon de soleil accroche une larme et la fait scintiller tel un diamant. Les deux compères tout penauds rentrent doucement, et vont s’asseoir sur le lit avec la jeune femme. Submergée par sa tristesse, Evangéline se jette contre l’épaule de Shreckk, laissant à nouveau les larmes de son corps. Pendant ce temps, Miltiades tente de la réconforter en lui caressant délicatement la nuque, et lui chantant à voix douce une comptine de son enfance.

Evangéline semble écouter, puis au bout d’un moment, elle confie à ses deux protecteurs, entre deux sanglots, les raisons de son chagrin. Sa solitude, son manque d’amour, sa déception des hommes …Elle explique aussi comment elle est obligée de par sa vocation de paladine de se montrer forte et déterminée, de ne jamais montrer de faiblesses. Comment pour ne pas être abusée par les hommes, elle est obligée de rentrer dans leur jeu, de faire la fille aguicheuse, de faire la femme forte. Ce monde est un monde de mâles. Surtout dans un ordre de Paladins. Il n’est pas évident d’y avoir sa place. Elle doit donc se battre tous les jours contre elle-même. Elle doit parfois se faire violence pour résister à l’envie de s’asseoir dans un coin pour souffler un moment, pour pleurer sur ses compagnons morts au combat.

Au bout d’un moment, cette enfant semble enfin calmée. Miltiades descend alors à la cuisine et remonte au bout de quelques minutes, tenant dans ses mains un plateau sur lequel sont disposés un bol de lait chaud, une tranche de brioche ainsi qu’une rose. « Mon cœur, tu es notre rose à nous. Et malheur à celui qui te fera souffrir. ». Evangéline s’assoit sur le bord de son lit, commence par grignoter quelques miettes de la brioche, puis commence à la dévorer, comme si elle n’avais pas mangé depuis des jours. Pendant ce temps, discrètement, Miltiades récupère la belle robe blanche, la défroisse un peu et va la porter dans la penderie d’Evangéline.

Une fois que leur ange a fini sa collation, Shreckk se lève, la prend par la main et lui dit : « Allez viens mon cœur, je t’emmène à Stormwind. Tu pourras choisir le magasin que tu veux : vêtements, armes ou armures. Tu pourras prendre ce que tu veux. On t’attend en bas avec Miltiades. ». Alors que les deux compères sortent, Evangéline se dirige vers sa cuvette d’eau fraîche et se plonge la tête dedans. Cela lui fait le plus grand bien, rinçant les larmes de sur son visage. Elle prend ensuite une de ses belles robes d’été. Si légère et si belle. Elle l’enfile, se regarde dans le miroir et se recoiffe, puis descend rejoindre les deux seuls véritables amours de sa vie.

Ce soir, Evangéline va se coucher heureuse. Elle a pu mettre sa hache au service de ses amis et de la guilde. Alors que le soleil se couchait sur Stormwind, Arius a sonné le rassemblement. Des quatre coins du monde, ses valeureux compagnons sont venus : Pilz, Tarkos, Mindoy, Fendher, Ténèbre, Lovecraft, …. Et bien sûr le beau Zatoychi. Tout le monde s’est empressé de partir en direction de la Chapelle de Lumière dans les Maleterres de l’Est. Et de là, direction le donjon de Stratholme. A peine arrivée sur place, la belle Evangéline a pu se défouler, canalisant l’énergie divine dont elle est le réceptacle. Alors que des nuées de squelettes, goules et autres mort-vivants déferlaient sur eux, elle a invoqué la toute puissance divine et a aidé ses amis à éradiquer ces créatures de l’enfer. A coups de sorts, de haches, … son groupe a réussi à se frayer un chemin et à atteindre le bâtiment principal. Là les adversaires étaient différents. Plus de morts vivants, mais de sales traîtres !!! Et là, encore du sang, encore des morts.

Cependant, dans toute cette boucherie, Evangéline a eu un instant de joie. Au détour d’un couloir, alors que Zatoychi était près d’elle, la belle a feint de tomber, se raccrochant aux épaules du beau jeune homme. Il l’a rattrapé d’une poigne ferme mais également très douce. En se relevant, les yeux de la jeune paladine ont accrochés ceux du beau voleur. « Qu’il est beau ! » s’est dit Evangéline. Ce regard, plongé au plus profond de son âme. Elle est restée transie, incapable du moindre mouvement. Un toussotement de Mindoy l’a tiré de l’état de transe où elle était plongée. Cet instant a-t-il duré une seconde, une minute ou une éternité ? Elle est incapable de le dire. « Surtout ne vous gênez pas ! » Evidemment, cette voix rocailleuse et râleuse ne pouvait venir que de Pilz. Ah celui là !! Il s’entendrait à merveille avec Shreckk. Evangéline est sûre qu’ils doivent fréquenter les mêmes tavernes. De retour à Stormwind, Evangéline est heureuse. Elle n’a pas vu Drakos qui l’a fait souffrir. Elle s’est retrouvée dans les bras de Zatoychi. Que demander de plus à une jeune femme de 23 ans ?

De retour dans la maison qu’elle partage avec ses deux protecteurs, elle les trouve plongés dans une partie de cartes, fumant cigares et buvant bières. Tout en les regardant jouer, elle ne se tarit plus d’éloges envers Zatoychi, leur parlant de ses beaux yeux, de son sourire énigmatique, … Après de longues minutes de monologue, Evangéline monte se coucher, toute heureuse de cette soirée. Dans la cuisine, Shreckk et Miltiades se regardent amusés.
- « Et voilà, elle est repartie, en pleine forme, remarque le gnome.
- Espérons que cette bonne humeur durera. Si jamais ce Zatoychi la fait souffrir lui aussi…Il lui en cuira. Tout voleur qu’il soit, il goûtera de ma célèbre soupe de phalanges.
- Voyons Shreckk, ne sois pas si prompt à la bagarre. On ne sait pas ce que ça va donner. Ce Zatoychi a-t-il au moins le moindre sentiment pour notre bébé ?
- Ben j’en sais rien, Mais je vais aller lui demander de ce pas.
- Rassieds toi donc. Il est tard, tu ne vas pas aller le tirer de son lit pour lui poser ce genre de questions. Ca ne se fait pas. Et puis bon, Evangéline est encore jeune. Malheureusement pour elle, il se peut que son cœur souffre encore beaucoup. Lors du dernier conclave de la guilde, j’ai remarqué deux trois regards charmés à son égard. Et il n’agissait ni de Drakos, ni de Zatoychi.
- Ah bon ??? Mais qui c’est alors ?
- Je ne dirais rien, je n’ai pas envie que tu ailles les taper jusqu’à ce qu’ils avouent.
- Tu vas avouer maudit mage, ou je te coupe la barbiche du tranchant de ma hache ?
- OK, c’est bon je capitule, dit Miltiades en rigolant. J’ai remarqué le jeune Magicjed ainsi que Mindoy en train de regarder notre puce avec intérêt.
- Mindoy ? Le prêtre ? Mais il n’a pas fait vœu de chasteté et d’abstinence ?
- Ben à priori non.
- Pffffff, mais où va le monde ??? Et ce Magicjed, c’est qui celui là, encore un mage ? Ohlalahhhh encore un homme qui porte des robes !
- Et alors ? relève Miltiades d’un air agacé
- Ben elle ne pourrait pas tomber sous le charme de vrais hommes ? Des guerriers, des paladins ou des voleurs. Ou même au pire un chasseur. Pas des espèces de folle qui porte des robes.
- Tu vas trop loin ! Je te rappelle que moi aussi je porte une robe en tant que mage.
- Oui mais bon, toi tu es gnome, ça ne compte pas.
- Ah bon ? Je ne compte pas ? Ben si c’est ça, tu te débrouilleras tout seul. Je vais me coucher, tu rangeras la maison. »

Sur ces derniers mots, Miltiades se dirige vers sa chambre, en serrant les poings, de colère. Shreckk, légèrement imbibé de bière, commence à maugréer dans sa barbe. Il se lève et débarrasse en râlant la cuisine, rangeant les cartes, rinçant les deux choppes. De travailler ainsi, ça le dégrise peu à peu. Il se rend compte qu’il a pu blesser son ami. Bon, il tentera de recoller les morceaux demain matin. Il sort de la maison, fermant doucement la porte afin de ne pas réveiller tout le monde. Shreckk sort un cigare de sa poche, s’assoie sur le banc devant la maison, et fume paisiblement en contemplant la nuit étoilée au dessus de Stormwind.

Une fois de plus, le sang a coulé cette nuit. Alors que la nuit n’était pas encore levée, Dask et Arius ont sonné le regroupement des troupes. Devant l’afflux de volontaires, la destination de nos valeureux combattants a été rapide à décider. Ce serait les hauteurs du Mont Blackrock et le sinistre Seigneur Drakkisath. Alors que les officiers font la répartition des différents groupes, Evangéline découvre avec plaisir et avec effroi qu’elle se trouve dans le groupe de Drakos et de Zatoychi. Comment va-t-elle supporter la vue de ces deux hommes, alors que son cœur balance encore. Heureusement pour elle, afin de ne pas augmenter son trouble, Mindoy et Magicjed ne sont pas là ce soir. Pour ces deux derniers, Shreckk lui a annoncé au petit matin qu’eux aussi la trouvaient fort charmante et « à leur goût ». Comme si elle n’était déjà pas assez perdue ainsi…

La première partie du donjon s’est passée sans réelle encombre, les compagnons d’Evangéline étant aguerris et connaissant très bien les places qu’ils doivent occuper. Plusieurs fois, Evangéline a frémi pour Zatoychi. Au fur et à mesure, son attirance pour le jeune voleur est de plus en plus forte, alors que son amour pour Drakos se dissipe peu à peu. Malheureusement pour ce dernier, les évènements à venir lui seront funestes. Alors que tous les combattants se restaurent un bref instant après un combat particulièrement serré, un malentendu se crée entre Evangéline et d’autres personnes, dont le Drakos. C’est alors que le drame s’est produit. Aux oreilles de tous, Drakos a prononcé la phrase qui a enterré son potentiel espoir. Dans des termes odieux que nous n’oserons répéter, ce goujat annonce à tous qu’Evangéline semble d’accord pour participer à des parties fines !!! Le mufle. Si Shreckk avait entendu ceci, ce pauvre Drakos aurait perdu plusieurs de ses dents. Evangéline reste d’abord muette, abasourdie. Sa première réaction est de gifler son ancien amour. Mais celui-ci ne s’arrête pas. Au cas où quelques personnes ne l’auraient pas entendu, il répète ses odieuses affirmations. Cela en est trop pour Evangéline qui craque. Elle gifle une dernière fois Drakos et part en pleurant.

Heureusement pour elle, le tendre Zatoychi lui prête son épaule afin qu’elle puisse se reposer, et qu’elle laisse s’écouler sa colère en même temps que ses larmes de déception. Son amour pour Drakos se diluait peu à peu avec le temps, mais là, c’est le comble. Ce goujat s’est mis lui-même dans le cercueil qui enterrera son amour. Mais il ne s’arrête pas là. Alors qu’Evangéline tente de se consacrer à ses amis, veillant à ce que les créatures de l’enfer périssent sous sa lame, surveillant les blessures de ses compagnons pour aller les soigner en cas de besoin, Drakos n’arrête pas de la harceler, réclamant encore et toujours de tendres baisers. Mais rêve t’il éveillé ? Est il saoul ? Chacune des sollicitations enfonce un clou supplémentaire dans le cercueil de cet amour décédé. Evangéline serre les lèvres et se focalise sur le but de la soirée, afin de ne pas décevoir Arius et Fendher, deux des personnes les plus importantes de leur communauté.

Malheureusement pour le beau Zatoychi, l’état de trouble de la jeune femme est fatal. Par trois fois, il est mis à terre par les créatures qu’il affronte. Trois fois, Evangéline a manqué à sa mission de protection du voleur. Elle souffre également car Pilz, un ami de Shreckk est jeté au sol lui aussi trois fois. Heureusement pour elle, Zatoychi lui fait comprendre par un regard complice qu’il ne lui tient pas rigueur. Finalement pour conclure la soirée de la meilleur façon, alors que Drakkisath vient de s’effondrer et qu’Arius fouille dans les affaires du félon, il découvre la célèbre Robe du Dévot, objet qu’Arius recherchait depuis fort longtemps. Un peu plus tôt dans la soirée, ce même prêtre a découvert pour Evangéline les épaulettes Aéracier, objet qui manquait à la damoiselle.

Avant de partir Jaad lance une idée : il a entendu dire que le Général de Stormwind recherchait des aventuriers pour aller éliminer Nathanos, un triste sire ayant éliminé de nombreux agents du S:I 7. Beaucoup répondent présent. Et c’est en attendant ses compagnons, au camp de Noroit, dans les Maleterres de l’Ouest, qu’Evangéline a trouvé l’amour. Le destin a voulu qu’elle soit seule dans le camp avec Zatoychi. De petits sourires en confidences, les deux tourtereaux se sont retrouvés dans une des tentes du camp. Et là, l’amour a fait qu’Evangéline est presque devenue une femme. Si il n’y avait pas eu la mission de Jaad, la jeune demoiselle serait peut être devenue une femme à part entière. En tout cas, maintenant Evangéline en est sure. Drakos est oublié, seul Zatoychi compte dorénavant pour elle.


Il fait frais dans la chambre d’Evangéline. Elle remonte sur son corps nu le drap du lit. En face d’elle, la fenêtre est entrouverte. C’est par là qu’est arrivé puis reparti son amour. Sur sa peau encore chaude des ébats de la nuit, la douceur du drap de soie lui procure quelques frissons dans la colonne vertébrale. Ce soir, elle a d’abord rejoint ses amis de la Guilde pour aller affronter l’infâme Lucifron et le démoniaque Magmadar. Dès le début, Zatoychi a su se montrer attentionné, lui offrant une nouvelle rose noire, symbole de son amour pour la belle damoiselle. Elle garde précieusement ces deux fleurs sur elle, n’imaginant même pas pouvoir les déposer à la banque. Une fois de plus, il a fallu qu’elle rabatte le caquet à cette pimbêche de Sintia. Pour qui se prend elle celle là ? A faire autant de rentre-dedans à son beau Zatoychi ? Elle a beau être une grande guerrière, Evangéline n’a pas peur d’elle. S’il faut lui clouer le bec, la jeune femme s’en sent tout à fait les capacités. Enfin bref, oublions cette querelle pour nous re-pencher sur le bonheur de la jeune paladin. Les combats se sont fort bien passés. Seul le combat contre le Chien des Enfers a été périlleux. Uniquement une poignée de membre de l’alliance a réussi à survivre au premier assaut. Une fois soignés, réorganisés, le combat s’est beaucoup mieux passé. Arius ayant énormément de chances lors de la fouille des cadavres, ses amis paladins ont offert à Evangéline un pantalon trouvé sur Magmadar. C’est un objet de très grande valeur, également très sexy, ce qui ne gâche rien. Mais tout ceci est accessoire comparé au grand pas que vient de faire Evangéline dans sa vie de femme. Un moment, entre deux combats, elle a pris son courage à deux mains, s’est approché de Zatoychi et lui a proposé de la rejoindre dans sa chambre à Stormwind une fois que tout serait fini. Malgré son air sûr de lui, le beau voleur a rougi légèrement, tout en lui répondant « On verra ».

Une fois que le raid a été terminé, Evangéline s’est dirigée vers le tramway reliant Ironforge à Stormwind. Arrivée chez elle, elle a été assaillie de questions de la part de ses deux pères, Miltiades et Shreckk. Elle leur a tout raconté en détails, en omettant évidemment le passage concernant Zatoychi. Le guerrier nain a particulièrement apprécié le passage sur Sintia, maugréant une fois de plus sur la bêtise des elfes, critiquant le fait qu’un peuple « à grandes oreilles » puisse s’entraîner aux arts de la guerre, qui plus est une femme, mais bon, entre un elfe mâle et un elfe femelle, allez trouver la différence……. Bref les remarques habituelles de Shreckk. On ne le changera jamais celui là ! Au bout d’un moment, Evangéline feint le sommeil et monte rapidement. Une fois dans sa chambre, elle se dépêche de se dévêtir, elle hésite ensuite entre une tenue sage ou une tenue affriolante. Que va penser Zatoychi s’il la voit ainsi vêtue telle une gourgandine de basse taverne (ou comme Sintia dirait Shreckk) ? Elle opte donc pour une chemise plutôt sage, mais dont elle laisse deux boutons défaits. Avant de la revêtir, elle se débarbouille rapidement. Elle range vite deux trois trucs qui traînent, mets les deux roses noires en évidence sur sa table de nuit, va entrouvrir la fenêtre de sa chambre, ne laisse qu’une petite chandelle à la tête du lit, puis se couche sur son lit, attendant son amour et son amant.

Au bout de quelques minutes, un grattement au carreau de sa fenêtre la tire du début de sommeil où elle commençait à plonger tout doucement. Elle se précipite, non sans avoir vérifié dans son miroir sa bonne tenue. Elle entrouvre la fenêtre et vois son homme face à elle. Il a grimpé le long des chenaux de la maison. Lui aussi s’est changé, troquant sa tenue d’aventurier pour une autre tenue de cuir noir, plus seyante, et à priori de confection très récente. Ils se regardent sans échanger un mot, puis au bout d’une éternité, Evangéline se jette au cou de son amour et le couvre de baisers. Mais elle n’est pas seule dans cet élan passionnel. Les étreintes du beau voleur sont toutes autant fougueuses. A bout de souffle, Evangéline se recule enfin, puis va s’allonger sur le lit, sur le drap de lit qui sent bon les fleurs fraîches. Un peu gênée, elle détourne le regard pendant que Zatoychi se déshabille au pied du lit. Puis le jeune homme s’allonge à ses cotés, nu et tendu de désir. Dans un murmure, Evangéline chuchote à son cœur de ne pas faire de bruit, afin de ne pas réveiller ses deux pères. Seul Dieu sait ce que pourrait faire Shreckk s’il découvrait ce qui se passe sous son toit.

Pour ce qui se passe ensuite, la décence et la pudeur nous empêchent de vous le conter. Disons simplement que deux êtres qui se désiraient se sont enfin unis, se sont aimés, se sont possédés. Alternant les moments de calme et les étreintes torrides, les deux amants ne sont pas séparés. Au bout d’un moment, alors qu’à l’horizon les premières lueurs du soleil se laissent deviner et qu’Evangéline dort encore, Zatoychi se lève, s’habille sans un bruit, dépose un baiser sur les lèvres de la jeune femme et se faufile par la fenêtre qui est resté entrouverte. Peu de temps après, comme si elle avait senti l’absence de son amant, Evangéline s’éveille. Son corps est courbaturé, mais la raison n’en est pas uniquement Lucifron et Magmadar. Elle se lève doucement, se dirige vers son cabinet de toilettes, se plonge la tête dans l’eau pour se rafraîchir. En se regardant de plus près dans le miroir, elle remarque que ses lèvres sont légèrement meurtries. Elle les a serrées si fort pour ne pas laisser échapper ses cris de plaisir et ne pas réveiller toute la maisonnée. Sur son sein droit, elle découvre une trace de dent laissée par son amant ainsi qu’un suçon. Il faudra qu’elle fasse très attention à ne rien laisser apparaître qui puisse éveiller la curiosité de ses deux pères. Au bout d’un moment elle retourne dans son lit, nue afin de sentir sur sa peau la douceur du drap, afin de sentir le parfum que Zatoychi a laissé sur elle. Comme elle est heureuse ! Elle se fait une promesse. Même si Sintia la cherche ce soir, elle ne répondra pas. Son amant lui a juré toute la nuit qu’il n’aimait qu’elle. Sans doute innocente, mais sûrement amoureuse, elle le croit. Dorénavant, plus rien n’a d’importance. Au bout de peu de temps, elle s’endort enfin, heureuse et épanouie.
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Les Contes du Shreckk Empty Evêque Gauthier du Plessis.

Message  shreckk Mar 4 Mai - 11:21

Allez, vu que j'adore ce jeu, un nouveau futur "Vampire"

Période médiévale, du coté de Paris :


Mon nom est Gauthier Du Plessis. J’étais le dernier enfant d’une famille issue de la noblesse française. Etant le dernier, j’ai su très tôt que je ne pourrais jamais être à la tête de la richesse de mon père et de son domaine. Comme il était donc de coutume, j’ai rejoint les ordres. Après de longues études monacales, j’ai pu intégrer la prêtrise. Je m’y suis spécialisé dans l’interprétation des écrits en latin. Je passais mes journées au scriptorium à déchiffrer de nouvelles traductions de tels ou tels évangiles. J’ai vite été connu pour ma très connaissance dans ce domaine particulier.

Au bout de quelques années, j’ai intégré une modeste église en région Champagne. Mais je m’y sentais trop à l’étroit. Après quelques longues discussions et autres entretiens avec l’évêque de Reims, j’ai pu rejoindre cette cité. J’y suis resté quelques années, continuant mes prêches et mes traductions de certains livres que je réussissais à me procurer. J’avoue honteusement qu’avec le temps, voyant les excès des évêques, la façon dont le pape s’engraissait sur le dos du peuple, ma foi a vacillé peu à peu. L’œuvre du Malin commençait à faire son effet. « Pourquoi devrais je être le seul à m’arracher les yeux sur ses manuscrits, à me crever pour aller parfois visiter des paroisses éloignées ? Alors que tant d’autres vivaient dans une opulence outrageuse ? » Peu à peu, le doute se faisait de plus en plus présent. J’ai fini par devenir archi-prêtre. Mais là encore après quelques années, je me sentais à l’étroit, mon appétit de connaissance surmontant le reste.

J’ai donc demandé à être transféré dans une cité plus grande, comme Paris. Mais l’archevêque de Reims a refusé toutes mes demandes. Je lui ai demandé pendant 3 ans, tous les 6 mois. Et chaque fois la réponse était la même « non ». Excédé par ceci, j’ai décidé de prendre les choses en mains. J’ai pris une caravane en partance pour Paris, et j’ai décidé d’aller plaider ma cause directement sur place. Une fois arrivée, je me suis rendu à l’archevêché rencontrer l’Evêque Maurice de Sully (celui qui a posé la première pierre de Notre Dame en 1163). Là je lui ai exposé mon souhait d’être transféré à Paris. Pendant cinq heures, je lui ai exprimé les avantages que je trouvais au fait de venir ici. Cela faisait des années que j’attendais cette rencontre et que je rongeais mon frein. Mon argumentaire était donc largement prêt. J’avais largement eu le temps de m’y préparer. Il me dit qu’il devait voir cela avec son supérieur et qu’il me contacterait. Son supérieur ? Le pape ??? La réponse devant arriver sous peu, j’ai logé dans un monastère en attendant. L’évêque de Reims m’a fait envoyé plusieurs courriers me demandant mon retour urgemment. Je refusais de répondre, préférant mettre toutes les chances de mon coté.

Au bout de quatre jours, un soir, j’ai été convoqué par Monseigneur De Sully. Un homme plutôt discret était présent. Monseigneur m’a demandé d’exposer à nouveau mes souhaits. Cet homme qui m’avait été présenté comme un ami de son Excellence, m’a posé quelques questions à la fin de mon exposé:
« Jusqu’où êtes vous prêt à aller pour atteindre votre but ?
– Eh bien, j’ai quitté mon poste à Reims, ce qui est une faute grave, et je n’y retournerais pas tant que je n’aurais pas obtenu satisfaction.
– D’accord, mais qu’est ce qui fait que nous vous choisirions vous plutôt qu’un autre.
– Je ne veux pas faire un péché d’orgueil, mais tout simplement car je suis meilleur qu’eux. Amenez moi n’importe quel évangile et je vous en ferais une interprétation que vous ne connaissiez pas.
– Bien, nous allons vous garder à l’essai. Nous avons une mission pour vous. Une nouvelle interprétation de certains paragraphes de l’Evangile selon St Paul nous gène fortement. Un groupe de prêtres, sous prétexte de cette traduction, s’est permis de fonder un ordre parallèle. D’après leur interprétation, l’acte de chair pour les prêtres n’est plus un péché. Il serait même possible de procéder à un sacrifice mensuel afin de se laver de leurs péchés. Le souci est que leur interprétation a transformé l’agneau sacrifié en de jeunes filles. Beaucoup de paysans commencent à les croire. Et nous ne pouvons pas les mater par la force. Ils nous font donc les prendre à leur propre jeu. Etudiez leur évangile, prenez le temps de l’analyser, de l’interpréter. Et si vous y arrivez, vous serez accepté ici. »

J’ai évidemment accepté cette mission, sorte d’épreuve personnelle. J’ai passé de longs mois à déchiffrer ces écrits, à les traduire, les reformuler. Au bout de tout ce temps, j’ai réussi à trouver l’origine de la supercherie. Quelques mots de latins très peu usités avaient été traduits par une sorte de contradiction. J’ai donc alors demandé à voir Monseigneur de Sully afin de lui exposer le résultat de mes investigations. J’ai été convoqué un soir en présence de cet homme dont je ne connaissais toujours pas le nom. Mon explication de texte a duré plusieurs heures. Au bout de ce temps, il leur était aussi évident que pour moi de l’usurpation de cet ordre. Dans les semaines qui suivirent, plusieurs événements se sont déroulés à la fois : l’arrestation de ces faux prêtres, leur condamnation et leur exécution, ainsi que ma promotion au rang d’Evêque. Au fond de moi, le Malin réveillait mes vieux démons : j’avais enfin réussi, devenant aussi puissant que pouvait l’être mon frère qui avait hérité du titre et des terres de notre père. A partir de ce moment, j’ai été attaché au service de ce mystérieux homme dont j’ai enfin connu le nom : Navarre. Mes taches pour lui consistaient à surveiller l’avancement de la construction de Notre Dame à la mort de l’Evêque de Sully, à étudier parfois certains ouvrages qui nous arrivaient, faire appliquer la loi du Christ dans certaines paroisses. Point remarquable, beaucoup des ouvrages venaient de l’archevêché de Marseille. Pour l’application des lois, c’est devenu ma deuxième spécialité. A chaque fois, je savais m’appuyer sur les Saintes Ecritures pour faire régner l’ordre ou pour départager deux belligérants. En cas de fortes têtes, Navarre m’avait mis à disposition une troupe de chevaliers du Temple. Peu à peu, ma relation à Navarre s’est approfondie.

Nous passions de longues soirées à discuter du dogme, des évangiles, de la façon dont je voyais ma possible évolution, des lois à promulguer, …. De nombreuses fois, j’ai réussi à le surprendre par les traductions que je lui faisais. Je lui montrais les faiblesses de certains chapitres des évangiles, les endroits par où le dogme pourrait être attaqué. Au bout de quelques années, alors que j’avais passé la cinquantaine, il me proposa un marché : « Mon cher Gauthier, je sais que la Foi de ta jeunesse t’a quitté depuis longtemps. Je sais que tu vieillis alors que ton savoir et ton esprit critique sont des trésors inestimables. Mais ceci n’est pas irrémédiable. Si tu crois en moi comme tu as cru en Lui, nous pourrons faire de grandes choses ensembles. Mais pour cela, si tu es intéressé évidemment, il te faudra passer un dernier test qui me rassurera sur ta fidélité et ton attachement. » Evidemment, intrigué et désireux de savoir, j’ai accepté. « Bien. Tu sais que des tensions sont à l’œuvre avec l’Angleterre et la Normandie. La communauté à laquelle j’appartiens nous demande de nous en mêler. L’Evêque de Rouen est quelqu’un de très influent. Mais malheureusement pas dans l’intérêt de notre communauté. Nous souhaitons donc que tu te rendes sur place. Tu auras un ordre de mission venant de Rome. Tu seras officiellement sur place pour « mesurer l’étendue de la croyance » dans cet évêché. Nous souhaitons que tu trouves toutes les preuves possibles pour destituer l’Evêque et l’excommunier. Abuse t’il d’enfants ? Pioche t’il dans les caisses de l’Eglise ? Sa vision du dogme est elle fausse ? Nous te faisons confiance. Tu dois trouver quelque chose. Si tu ne trouves rien, inventes, mens, mais ramène nous quelque chose. »

Je suis donc partie près d’un an sur Rouen, arrivant officiellement de Rome. Pendant un an, j’ai enquêté, questionné, dans la plus grande discrétion bien évidemment. Mon statut d’émissaire de Rome m’ouvrait toutes les portes. J’avais accès aux comptes, au scriptorium, au reliquaire. Ma première enquête ne m’a rien révélé d’extraordinaire. Un peu d’argent détourné, mais de façon très discrète. Jamais de grosses sommes, juste de quoi améliorer parfois l’ordinaire. Pour la question des mœurs, je n’ai rien trouvé non plus à redire. Et pour le dogme et son interprétation, je n’ai rien trouvé à redire. Il fallait absolument que je trouve quelque chose. Très vite, je me suis retrouvé dans une impasse. Comment le faire tomber ? Il fallait trouver quelque chose qui touche la population en son sein. Jouer sur la finesse des interprétations ne suffirait pas. Il y avait évidemment la solution des comptes truqués, mais je n’y connais rien en finance, du moins pas suffisamment pour pouvoir les faire falsifier. Je me suis donc contraint à user de la méthode la plus ignoble.

Au cours de mes enquêtes, j’ai trouvé que l’Evêque possédait un terrain sur les hauteurs de Rouen. En cherchant dans les registres de l’Eglise, j’ai vu que certaines personnes avaient disparues sans qu’on ne retrouve leur corps. J’ai donc décidé d’accélérer cet état de fait. J’ai demandé à l’homme de main qui m’accompagnait de faire disparaître quelques jeunes personnes. Avant cela, j’avais fait rapatrier des restes de corps déterrés dans des fosses communes des environs. Et la nuit, cet homme qui m’accompagnait, allait enterrer ces dépouilles dans le terrain de l’Evêque. Les derniers temps je lui ai demandé d’accélérer les choses afin de faire monter la pression populaire. Une fois ces crimes perpétrés, je lui ai demandé de rentrer précipitamment sur Paris. Et lors de mes sorties dans les auberges, j’ai commencé à faire monter la colère du peuple. Je changeais plusieurs fois d’auberge par soir, et n’usant jamais la même cadence afin de ne pas être suivi. Peu à peu la colère montait, comme le lait qu’on oublie sur le feu. Une fois arrivé à la bonne température, je suis rentré sur Paris. Et j’ai fait envoyé sur place un groupe d’inquisiteurs et de templiers. Ils reçurent évidemment un message anonyme écrit par un des moines que j’avais croisé un jour dans une abbaye : « la source de la colère du peuple se trouve sur les terres de l’Evêque ». Il s’avère que ce jeune moine a malheureusement chuté dans un escalier depuis, se rompant le cou. L’enquête a été rapide. Effectivement sur place, les investigateurs ont retrouvé les restes de plus d’une vingtaine de personnes. L’Evêque clama son innocence. Mais lorsque les inquisiteurs trouvèrent au sein de ses effets personnels quelques « souvenirs » des victimes (bijoux, boucles de cheveux, …) que j’avais bien évidemment habilement dissimulé, sa culpabilité fut reconnue. Non seulement, il fut excommunié, mais en plus, il fut jugé comme hérétique et brûlé sur la place publique.

A Paris, je savourais mon triomphe. Je fus largement remercié par Navarre et un de ses amis au nom espagnol, Don Mazarino. « Mon infante, tu as largement mérité ta place au sein de notre communauté. Dorénavant, tu feras partie des Ombres. Saches que tout ce que tu feras ne sera que dans le but d’éveiller les consciences et continuer à prodiguer la bonne parole. Ne pense jamais qu’Il t’a abandonné, car tu te tromperas. Il sera toujours à tes cotés. D’une manière différente certes, mais il sera là. » Et c’est cette nuit de Septembre 1175 que je fus étreint et admis au sein du clan des Lasombra.

Depuis ce jour, j’œuvre aux cotés de Navarre et de Don Mazarino, partageant mon temps entre ma passion première, les Saintes Ecritures, et le renforcement de la croyance catholique. Quelques soient les moyens utilisés, notre volonté doit prédominer………
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Les Contes du Shreckk Empty Henri de Beaurivage

Message  shreckk Mar 4 Mai - 11:30

Un dernier pour la route. Toujours pour le jeu Vampire. Mais là, nous sommes à Paris, dans les années 1880-90. Henri de Beaurivage est un artiste raté, du moins le croit il.

Je suis né à Saint Germain des Prés. Mes parents tenaient un petit hôtel. C’est là que j’ai grandi entouré des mes 3 frères et 2 sœurs. C’est également ici que j’ai eu mes premiers boulots : nettoyage des chambres, filer un coup de main en cuisine, … Bref toutes les petites taches pouvant incomber à la tenue d’un hôtel. Dès que j’avais un instant de libre, je récupérais un bout de papier, je sortais un fusain de ma poche et je dessinais deux ou trois trucs : ce qui me passait par la tête, le visage du Léon accoudé au comptoir, la vue depuis ma chambre, la bonne que j’imaginais nue sous sa douche… Bref tout était bon pour un dessin. En parallèle, je travaillais parfois tôt le matin chez un boucher de la rue, en tant que commis, avec dans l’idée de me payer par la suite quelques études d’art.

A l’age de 15 ans, je suis donc parti sur Paris, m’inscrire aux Beaux-Arts. Je logeais chez un frère de mon père qui était cafetier sur Montmartre. Et oui, dans la famille l’hôtellerie se transmet de père en fils. A Paris, j’ai donc suivi les cours assidûment. Je continuais à bosser le soir chez mon oncle pour le dédommager des frais que je lui provoquais. C’est là que j’ai connu Blanche, une jeune fille qui servait de modèle à certains cours de nu. Quand je l’ai vu pour la première fois, j’ai cru que mon cœur s’arrêtait. Comment une jeune fille pouvait être aussi belle ? J’aurais vendu mon âme rien que pour pouvoir la toucher. Il ne m’en pas fallu autant. Bien qu’elle ait mon age, elle était plus mure que moi, ayant sans doute un peu plus bourlinguer que moi. Elle m’avoua par la suite avoir été attirée par mon innocence, ma candeur et ma gentillesse. Pendant trois ans nous avons vécu le plus beau des amours, celui où la pureté se mêlait à la passion.

Nous logions dans un petit appartement que nous payons, elle avec ses maigres revenus de modèle, et moi avec l’argent que me rapportaient mes toiles et grâce aux petits boulots que je continuais d’exercer. Nous ne vivions pas richement, mais nous ne manquions de rien. Au bout d’un an, nous avons perdu un enfant lors de l’accouchement. Malheureusement, cela s’est compliqué, car suite à cela, malgré nos différents essais, le ventre de Blanche ne s’est plus jamais arrondi. Mais comme souvent, les belles histoires ne se finissent pas toujours comme on le souhaite. Les derniers temps où elle était encore parmi nous, elle était souvent absente, pour des raisons de travail. Elle avait trouvé à priori un riche amateur de peinture, qui aimait à la dessiner. Etant très occupé la journée, il ne pouvait la recevoir qu’à la nuit tombée. J’ai donc commencé à l’attendre dans les bars de Montmartre que je connaissais bien. Et puis l’alcool était là pour me faire patienter, et parfois l’opium.

Avec d’autres artistes, nous discutions de l’art, de la politique, bref, nous refaisions le monde avec nos fonds de verre. Une nuit, Blanche n’est pas revenue. Je l’ai attendu toute la nuit. Dans le courant de la matinée, alors que je me réveillais sous un porche, je me précipitai à notre appartement voir si elle était revenue. Mais personne. Je fis alors le tour des établissements que nous fréquentions : troquets, salles de cours, restaurant, cabaret,…. Rien, personne. Le soir, je suis allé voir la police pour voir s’ils avaient quelques informations. On m’a alors répondu qu’ils allaient « ouvrir un dossier » pour disparition. J’ai alors passé trois jours dont j’ai très peu de souvenirs. Je me souviens que je traînais encore et encore dans notre quartier, questionnant les gens, buvant, cherchant, … Au bout de trois jours, c’est la police qui m’a retrouvé. On me demandait d’aller à l’Hôtel-Dieu pour reconnaître un corps. Je craignais le pire. Mais j’étais loin d’imaginer ce que j’ai vu.

Un corps blanchâtre était allongé sur une table, dans une pièce où la froideur vous glaçait jusqu’aux os. Le corps était méconnaissable. Il avait été repêché dans la Seine le matin même. Le corps bouffi par l’eau avait été en partie consommé par les poissons et autres charognards. Au début, j’ai douté de l’identité du corps. Mais j’ai reconnu les restes de la robe que je lui avais achetée quelques semaines à peine auparavant. Et à un des doigts, il lui restait encore une bague que je reconnaissais pour lui avoir offert également. La théorie énoncée par la police est qu’elle avait du croiser le chemin de deux malandrins, qui après avoir abusé d’elle sûrement, lui avaient dérobé une partie de ses bijoux, avant de la battre au point de la tuer et de la jeter à l’eau. Seul mystère qu’ils n’arrivaient pas à s’expliquer, la présence de cette bague. A ma demande j’ai pu la récupérer. Je la porte dorénavant sur une chaîne à coté de la croix que j’ai reçue lors de ma communion. A la suite de ça, ma vie est redescendue en flèche.

N’ayant plus de goût pour la peinture, je ne travaillais plus, j’ai donc été obligé de rendre mon appartement et réintégrer une petite chambre de bonne sous les toits. Mes journées se résumaient en de longues ivresses et des délires sous opiacés. Parfois dans mes délires, alors que je rentrais chez moi, quand j’arrivais à retrouver le chemin bien sur, il m’arrivait de la voir dans le coin d’une rue. Mais le temps que je me précipite, elle n’y était plus. Depuis ce terrible jour, j’ai été incapable de produire la moindre toile, mes tentatives se soldant irrémédiablement par une toile déchirée ou brûlée.

Une nuit, alors que j’étais chez moi, enivré par un peu d’absinthe, son fantôme est venu me parler. Me dire qu’elle n’était pas morte, enfin pas réellement, … Bref, je ne comprenais que la moitié de ce qu’elle me racontait. Dans mes délires, elle devenait suffisamment tangible pour que je puisse la toucher. Parfois son corps était chaud, mais parfois il avait sous mes doigts la froideur d’un cadavre. Mais une chose était sûre, elle était encore plus belle qu’avant. Je me réveillais alors le matin, la bouche pâteuse, croyant sentir son parfum encore dans l’air. Une nuit elle m’a demandé si je voulais la rejoindre. D’un geste je me suis levé pour me diriger vers le vasistas et prêt à sauter dans la cour pour la rejoindre à travers ma mort. Elle m’a arrêté et de son rire cristallin elle s’est moquée de moi. « Ce n’est pas ainsi qu’il faut faire. Quant tu seras vraiment prêt à tout quitter, je reviendrais. Mais en attendant, promets-moi une chose : Arrêtes de dissoudre ton talent et ton don dans les alcools et les drogues. » Jurer devant un fantôme, que cela était amusant et étonnant. D’un air amusé, je jurais sans trop y croire. « Si tu continues à dénigrer ton don, je ne viendrais plus ». Le lendemain, comme d’habitude, j’ai bu. Et pareillement le lendemain, et le surlendemain. Et effectivement, elle n’est plus venue. J’ai essayé diverses substances pour la faire revenir dans mes rêves et mes fantasmes. Mais rien n’y faisait.

Un matin, j’ai donc décidé sans trop y croire de jeter toutes mes bouteilles. Le soir, j’étais pris de vertiges, de bouffées de chaleur. Mais j’ai tenté de résister. Au bout de deux nuits, elle est enfin revenue. « Tu as enfin décidé d’être raisonnable. Es-tu prêt à réellement perdre tes mauvaises habitudes ? Je te préviens que tu vas souffrir, et sûrement me maudire. » J’acceptais alors de la suivre. Une fois dans la rue elle m’a bandé les yeux et ma demandé de lui faire confiance. Elle m’a alors mené dans Paris, sans que je puisse savoir où nous allions. Nous avons monté, descendu, tourné à droite, à gauche. Elle m’a fait ensuite rentrer dans une pièce très froide et humide. Elle a alors retiré le bandeau. C’était une cave. Un lit avait été déposé. Une petite table, une chaise et une lanterne s’y trouvaient également. Chose bizarre, dans un coin de cette cave un chevalet était disposé, et sur son coté, ma boîte de peinture était là. Des toiles blanches étaient appuyées contre le mur, protégées par des draps propres. « Quand tu arriveras à repeindre comme avant, nous en rediscuterons. » Après m’avoir embrassé de ces lèvres chaudes, elle est sortie. La lourde porte s’est refermée, et j’ai entendu un lourd loquet verrouillé ma cellule. N’ayant aucune fenêtre ou ne serait ce qu’un petit trou pour laisser la lumière extérieure, j’ai vite perdu le sens du temps. J’ai été dévoré par la fièvre, hanté par mes vieux démons, délirant parfois. Régulièrement une petite trappe dans la porte s’ouvrait pour laisser entrer un repas, un broc d’eau fraîche.

N’ayant rien ni à boire, ni à fumer, j’ai commencé à peindre à nouveau, à la lumière de ma lanterne. Les premières toiles furent déchirées lors de mes accès de rage, de colère et de désespoir. Avec le temps, ma main repris de son assurance, mes tremblements avaient cessé peu à peu, au prix d’une terrible douleur intérieur. Parfois, à mon réveil, les toiles peintes avaient disparu et de nouveaux cadres vierges étaient là. Tout le temps qu’a duré mon calvaire, je n’ai pas revu Blanche. Enfin c’est faux. Je la peignais sur mes toiles, tentant de redessiner ce corps que j’avais si souvent parcouru. Peu à peu, je retrouvais mes techniques, et son souvenir en moi s’aiguisait. Au bout d’un moment, j’avais enfin fait la toile parfaite.

A mon réveil, Blanche était là à coté de son dessin. Sans que je sache pourquoi les larmes me sont venues aux yeux ! Colère de ne pas l’avoir vu depuis si longtemps ? Peur de l’avoir perdue à jamais ? Appréhension de son verdict critique ? Peur qu’elle ne m’aime plus ? Ou tout simplement bonheur d’être là avec elle, pouvoir l’enlacer ?
« Il me semble que tu es prêt dorénavant. Es tu prêt et as tu réellement envie de vivre à mes cotés pour l’éternité ?
– Blanche, tu sais que je n’ai jamais aimé que toi. Quand je t’ai perdu, j’ai cru mourir moi aussi. Aujourd’hui, je t’ai retrouvé. Je préfèrerais être damné que de te perdre de nouveau.
– Que sais-tu réellement de la damnation ?
– Je sais que lors de mes nuits et mes jours d’ivresses alors que je pleurais ta mort, j’étais prêt à tout pour te rejoindre. Maintes fois, j’ai voulu mourir pour te rejoindre. Mais mon cœur et mon âme me juraient que je te reverrais sous peu.
– Tu sembles donc sûr de ta décision. Avec moi pour l’éternité ?
– Pour l’éternité et au-delà ! »

Elle a alors pris mon visage dans ses mains, la lavé d’un linge propre et humide. Et sa bouche a rejoint la mienne. Notre baiser m’a semblé duré toujours. Ses lèvres sont ensuite descendues le long de mon cou, m’embrassant tout du long.…
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